Les débuts de l'enseignement du Võ
Ses élèves doivent alors observer les règles de discipline exigées dans une école traditionnelle de Võ. Au début, dix personnes suivent l'entraînement; ensuite, petit à petit, des élèves venus de plusieurs ateliers, soit environ deux cents personnes. L'enseignement est donné le soir, à la sortie du travail, au bois de Boulogne à côté de l'usine.
Parallèlement, des séances d'entraînement réservées aux Vietnamiens n'appartenant pas à l'usine sont organisées à Paris pour leur permettre de se défendre en cas de danger et se maintenir en bonne santé.
En 1956, à Boulogne-Billancourt, un maître Vietnamien, Tran Tu Huong, se nommant septième dan de Vat, lutte vietnamienne, et huitième dan de Võ, meurt étranglé lors d'un cours qu'il donne; il soutenait pouvoir se dégager de la deuxième technique d'étranglement du judo, portée par un élève. Ce décès jette alors le discrédit sur le Võ et sur le Viêt-nam, des articles paraissent dans les journaux mettant en doute l'existence d'un art martial vietnamien. Les élèves de Tran Tu Huong demandent alors au Maître Nguyên Duc Môc de continuer les cours dans la maison des Jeunes et de la Culture de Boulogne sur Seine. Il accepte encore, principalement pour défendre le renom du Võ et de son pays.
En se mesurant ensuite avec divers arts martiaux et sports de combat, il prouve la valeur du Võ: la boxe anglaise, la boxe française, la lutte, le judo avec un maître japonais sixième dan qui retournera peu après dans son pays. Il crée alors l'école "Son Long Quyên Thuat" du Võ-Viêtnam, technique de combat de la montagne du dragon, en souvenir de la colline où il a vécu son enfance.
Ensuite, du monde entier, des élèves viennent suivre l'entraînement en France et fondent ensuite des écoles à l'étranger.
En France, dans les années 1970, on comptait déjà près de 3'000 pratiquants de cette école à une époque où les arts martiaux étaient moins répandus qu'aujourd'hui. Des rapports constants avec le mouvement sportif et les arts martiaux au Viêt-nam ont été établis. En 1983, une délégation de 23 membres est partie au Viêt-nam pour un voyage d'échanges sportifs et culturels. Dix démonstrations ont été accomplies avec notamment une démonstration mémorable dans le ville natale du Maître, Ha Bac, devant 17000 spectateurs. A cette date, le Võ n'était pas encore très développé dans ce pays qui se remettait difficilement de 30 ans de guerre. Ce voyage fut même en quelque sorte un catalyseur pour un nouvel essor du Võ au Viêt-nam.
Au deuxième voyage d'une délégation, en 1989, la situation avait beaucoup évolué et les écoles d'arts martiaux fleurissaient déjà du nord au sud. Lors du voyage de 1994, une délégation internationale a pu encore plus affermir les rapports avec les différents groupes de Võ du Viêt-nam. Actuellement, des échanges sont organisés régulièrement entre les membres de la FIVV et le Viêt-nam.
Aujourd'hui, le Maître Nguyên Duc Môc, président d'honneur et directeur technique de la Fédération Internationale de Võ-Viêtnam travaille encore inlassablement au développement de cet art auquel il a consacré toute sa vie. Il reste le témoin précieux d'une époque où le Võ s'inscrivait dans la réalité profonde du Viêt-nam. Né en 1913, il a ainsi pratiquement vécu le XXème siècle tissant un lien entre deux époques et deux civilisations.
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